Session

Annotation: Au XXe siècle, surtout au cours de ses dernières décénies, et au début du XXIe siècle les „traditions" historiographiques du positivisme et les visions téléologiques sur les histoires nationales sont soumises à la critique, provoquée par l'apparition et l'avancement de l'histoire sociale et cuturelle comme une alternative de l'histoire politique et événementielle, par l'application de la théorie postemoderne qui déconstruit la connaissance historique, ou par la thèse de la "fin de l'histoire" après la chute des régimes communistes. La transition vers le pluralisme politique, l'économie de marché, l'État de droit et le respect des droits de l'homme depuis la fin de la période du socialisme a créé l'environnement pour la transition de la science historique dans les pays de l'ancienne Europe de l'Est à l'autonomie et au pluralisme méthodologique, à l'enrichissment des sources historiques et au renouvellement des sujets de recherche. Simultanément, le "retour" des nations balkaniques, accompagné parfois par des conflits sanglants comme dans l'ex-Yougoslavie, et l'íntégration européenne qui couvre progressivement les États de l'Europe du Sud-Est (la Grèce rejoint la Communauté économique européenne en 1981, la Roumanie et la Bulgarie deviennent membres de l'Union européene en 2007, la Croatie - en 2013, sans parler des candidatures) situent les historiographies nationales dans un nouveau contexte qui doit combiner l'intérêt à la nation propre et les impératifs d'une íntégration supranationale.
La complexité et la diversification de la connaissance historique contemporaine confrontent les historiens à des nombreux défits concernant leur légitimité professionnelle. Ils doivent faire face non seulement aux innovations méthodologiques et à la "concurrence" des autres disciplines humanitaires et sociales, mais également aux diverses formes informelles ou institutionalisées de la mémoire historique, et aux usages publics de l'histoire favorisant souvent la création et la propagation des stéréotypes, des préjujés et des myths. Presque tous les discours historiques sont susceptibles aux abus publics qui sont résultats de ceux qui les créent, de ceux à qui les discours s'ádressent ou des relations entre les deux parties. Ce sont notamment les historiens qui sont appellés à jouer un rôle d'experts dans l'articulation et les changements des discours historiques. Une autre question est de savoir s'ils sont disposés et aptes d'exercer ce rôle ou bien ils préfèrent parfois servir à d'autres fins.
La session se propose d'analyser et de discuter les historiographies et les usages publics de l'histoire en Europe du Sud-Est dans le contexte de l'íntégration européenne à la fin du XXe et au début du XXIe siècle. Les communications pourront s'inscrire dans l'un des axes thématiques suivants:
1. Les historiographies en Europe du Sud-Est: cadre institutionnel, formation des historiens et écoles historiographiques; défits contemporains du métier de l'historien dans le contexte régional; constructions et déconstructions des récits et des mythes nationaux sur l'origine, la génèse, la mission, le territoire, les frontières et l'histoire des nations modernes, sur la formation et l'évolution des État-nations, sur la légitimité des institutions et des actions politiques, ou sur les grandes acteurs historiques; présentations et images de l'autre et de la diversité culturelle – États et peuples voisins, communautés ethniques et religieuses, identités; interprétations des relations bi- et multilatérales, des conflits et des guerres, des repressions à l'égard de l'autre, de la cohabitation et des communications interculturelles; débats concernant l'histoire nationale et balkanique au sein des et entre les historiographies en Europe du Sud-Est.
2. Les usages publics de l'histoire dans le Sud-Est européen: l'histoire comme un outil de légitimation et une ressource d'identité dans la sphère publique; les acteurs et la place de l'histoire dans les discours politiques, les médias, l'éducation, la littérature et les arts; les débats publics sur l'histoire; les "lois mémorielles" et les lieux de mémoire (monuments, symboles, personages et événements historiques, institutions, etc.); mémoires nationales et mémoire européenne.
3. Les historiographies et les usages publics de l'histoire dans le Sud-Est européen: participation ou non-participation des historiens aux usages publics de l'histoire; les historiens face aux interventions politiques dans l'histoire et aux manipulations de l'histoire; utilité sociale et autonomie de la discipline ; l'histoire comme une projection de la politique dans le passé ou comme un correctif aux abus politiques et médiatiques.
4. L'histoire et l'historiographie de l'Europe du Sud-Est: les histoires croisées des peuples et des États dans la région; orientalisation, balkanisation et européisaton dans l'histoire balkanique; l'histoire régionale vue de l'intérieure et de l'extérieure; les défits d'une histoire transnationale du Sud-Est européen; collaboration et forums bilatéraux et régionaux des historiens.

11th International Congress of South East European Studies Sofia, 31 th August – 4th September 2015 - All Rights Reserved © 2014
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